Gérardmer 2013 : House Of Last Things

Ballon de jaune

Affiche House Of Last Things

Un mystère mystérieux. Un rébu ubuesque. House Of Last Things est une oeuvre qui soulève maintes questions ô combien désarçonnantes : pourquoi ce titre ? Pourquoi ce générique au ralenti sur des golfeurs de l’ancien temps ?


Pourquoi cette énième variation sur un couple traumatisé par la perte de leur enfant coiffé comme un Playmobil ? Et surtout, pourquoi cette sélection en compétition officielle quand tant d’autres œuvres autrement plus novatrice se voient reléguer hors compét’ ?

Le malaise est là, depuis quelques années déjà. Quand les amoureux de cinéma de genre doivent se contenter d’une présentation de futurs films majeurs en marge du jury (et donc d’éventuelles récompenses qui pourraient propulser certains auteurs sur le devant de la scène), la compétition principale se joue entre des produits interchangeables ridicules oubliés dans trois mois. Pour un Morse, combien de films sociaux utilisant le fantastique avec un mépris digne de Télérama (Beast, Ne Nous Jugez Pas, The Crack) ? Combien de films de fantômes asiatiques ou espagnols bâtis sur le même moule ? Combien de found footage opportunistes et mal fichus ? Sans parler des ouatmille torture porns / revenge movies destinés à émoustiller un public contraint de rabaisser son degré d’exigence pour couiner de plaisir dès qu’une femme forte se rebelle contre ses agresseurs (You’re Next, futur Grand Prix du public). 

House Of Last Things
"Encore trois heures."


Alors que le cinéma de genre était considéré comme du cinéma de mauvais genre faisant office de poil à gratter face à ce que l’on appelle des "films de festival", il est assez douloureux de voir la compétition officielle de Gérardmer s’engouffrer dans un conformisme cinématographique embarrassant, mettant en avant des œuvres formatées, prétentieuses et vaines que chérissent tant les adeptes de festivals en tout genre.
Nouvel exemple avec cet House Of Last Things, prototype du film de festival comme on dit. Un générique au ralenti pour faire onirique, du symbolisme assené au burin (Adam, la Pomme et le Serpent expliqués aux nuls), un montage en pilotage automatique pour concevoir artificiellement une ambiance étrange, des scènes chocs si grotesques qu’on peine à croire que le but premier était de faire peur (une attaque par un tuyau d’arrosage par-ci, un combat contre des ballons baudruches par-là). Et, évidemment, le sempiternel trauma des parents qui ont perdu un enfant trop jeune, doublé il est vrai d’une histoire de frère handicapé dont on se fiche éperdument. L’utilisation du best of Auchan des plus grands morceaux de musique classique achève d’apposer la caution intellectuelle du bouzin, tentant l’emphase et un lyrisme totalement factice. Difficile de rivaliser sur le terrain de Stanley Kubrick ou David Lynch…




   

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