Il y a trois ans, un polar de moyenne envergure sur le papier, adaptation d’une série de romans de gare ultra-populaire aux Etats-Unis, débarquait dans les salles par un beau mercredi de Noël. A l’affiche, une hyper-star désireuse de consolider un précaire retour en grâce.
Plus que l'intrigue policière du roman de Thomas Harris, Dragon Rouge, ce qui intéresse Michael Mann est la progressive perte de repères de Will Graham, et surtout les moyens esthétiques et narratifs à employer pour la faire ressentir.
La quintessence du cinéma se situe probablement dans la propension de certains de ses plus éminents praticiens à connecter l’intime et le global dans une transcendance réciproque.
Si la trilogie de la paranoïa mise en scène par John Frankenheimer constitue une sorte de matrice du film de complot, on peut aussi l'envisager comme une infernale plongée dans la folie tant le cinéaste en exacerbe les images et représentations.
Heat regorge de plans et séquences synthétisant son essence et son ambiance : McCauley scrutant l'horizon par sa baie vitrée, la rencontre au restaurant, l'adieu silencieux à distance entre Charlene et Chris, le duel final...
Après trente-cinq ans de carrière, Tsui Hark n'est pas prêt à réfrener ses ardeurs comme l'a encore démontré la suite/préquelle des aventures du Détective Dee.
On se réfère souvent à Quentin Tarantino ou Aaron Sorkin pour leur talent à rendre passionnantes les séquences de parlotte. Dans le genre, Frankenheimer pouvait être considéré comme un maître et Sept Jours En Mai le parangon des films où les palabres deviennent facteurs de tension.
Le terme “post-apocalypse” est un bel oxymore plein de promesses : la révélation (apocalypse) doit être la fin des temps, de l’Histoire, et apporter soit le terme de toutes vies, soit le bonheur éternel à la droite du sauveur.