Top 2008

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Top 10

Une année de cinéma condensée en dix petites lignes, c'est le miracle des tops. Complètement futiles et partiaux (qui a vu les 500 films sortis en 2008 dans nos salles ?), les tops restent toutefois un bon moyen de résumer les horizons cinéphiles des rédactions, et surtout de se moquer en les ressortant quinze ans plus tard.

Mais 2023 c'est loin, alors en attendant, je vous invite à vous gausser lourdement sur nos tops 10 des meilleurs films de l'année 2008 :






TOP 10 2008 DE L'OUVREUSE


1 - Speed Racer de Andy & Larry Wachowski

2 - Wall-E de Andrew Stanton

3 - No Country For Old Men de Joel & Ethan Coen

4 - The Mist de Frank Darabont

5 - The Dark Knight de Christopher Nolan

6 - [Rec] de Paco Plaza & Jaume Balagueró

7 - Bon Baisers de Bruges de Martin McDonagh

8 - Pour Elle de Fred Cavayé

9 - Into The Wild de Sean Penn

10 - L'Orphelinat de Juan Antonio Bayona






DÉTAIL PAR RÉDACTEUR


Sébastien Le Gallo 

1 - The Mist version noir et blanc de Frank Darabont
Elle est enfin là, la relève de John Carpenter ! Ignorant superbement les modes et les tendances, Darabont signe un film d'horreur à l'opposé des standards de 2008, mais qui entre simplement en résonnance avec l'état du monde actuel. On regrette juste que Thomas Jane ne soit pas à la hauteur pour interpréter correctement la dernière scène, mais no movie's perfect.

2 - Speed Racer de Andy & Larry Wachowski
La putain de sa mère, ça c'est du film !

3 - Wall-E de Andrew Stanton
Un autre excellent film pour enfants, où pour la première fois Pixar témoigne d'une poésie et d'un spleen assez surprenants, qui pourraient bien marquer leur atterrissage sur la planète des films adultes...

4 - Rien Que Pour Vos Cheveux de Dennis Dugan
Apatow et Sandler prennent le sujet le plus brûlant possible, à savoir le conflit israelo-palestinnien, pour y injecter le personnage le plus naïf et le plus love jamais vu, et créer ainsi un film complètement frappé du début à la fin, qui réussit le tour de force de décrisper l'atmosphère. Déclaré "film débile d'utilité publique" par l'ONU.

5 - Tonnerre Sous Les Tropiques de Ben Stiller
Stiller prend d'assaut le monde du cinoche, et ça explose de partout ! Mention spéciale à Tom Cruise, qui prouve une fois de plus qu'il n'a pas volé ses collaborations avec Kubrick, De Palma ou Spielberg.

6 - [Rec] de Paco Plaza & Jaume Balagueró
Un bon petit film d'horreur en vue subjective qui éclate Cloverfield, même avec un budget moindre. D'abord parce que ses personnages ne ressemblent pas aux vendeurs de chez Darty, et puis surtout parce que le concept est utilisé intelligemment.

7 - La Cité De L'Ombre de Gil Kenan
Pour son deuxième film, Kenan approfondit déjà ses thèmatiques en livrant un film bien meilleur que le livre dont il est tiré, ce qui présage du tout bon pour l'adaptation de Airman, son prochain film produit par Zemeckis.

8 - Pour Elle de Fred Cavayé
Comment ça je fais du favoritisme parce que Cavayé est breton ? D'abord les plus grands artistes français ont toujours été bretons (Jules Vernes... et euh... Alain Resnais). Mais surtout, Pour Elle est tout simplement le meilleur thriller français depuis... Depuis quand déjà ?

9 - Reviens-Moi de Joe Wright
Un film certes imparfait (notamment dans sa deuxième partie), mais nanti d'une mise en scène impeccable et d'une lumière éthérée belle à couper le souffle qui emportent tout sur leurs passages. C'est tellement beau qu'on croirait que c'est américain.

10 - Entre Les Murs de Laurent Cantet
Etrange... Les deux meilleurs films français de l'année ont pour personnage principal un prof de français... Ont-ils pensé à en mettre un dans La Horde ?



Nicolas Marceau 

1 - Wall-E de Andrew Stanton
Le Pixar le plus ambitieux, le plus beau, le plus émouvant. Donc le meilleur. La version moderne des Temps Modernes, avec une géométrie du chaos déclenchée par un robot incarnant la mémoire de l'Humanité. Sublime.

2 - Speed Racer de Andy & Larry Wachowski
Comme dans Matrix Revolutions, Speed Racer se termine sur un "It's beautiful", avec l'acclamation d'un héros régénérant le monde avec son Art. Toute l'ambition du cinéma des Wachowski est là. Et c'est énorme.

3 - Southland Tales de Richard Kelly
La meilleure adaptation de K. Dick, avec des morceaux de David Lynch dedans et une relecture sous taz du livre des Révélations. This is the Way the World Ends.

4 - The Dark Knight de Christopher Nolan
Comme toujours avec Nolan, c'est caviardé de dialogues ultra démonstratifs. Mais sa vision froide, ordonnée et sans émotion de Gotham remporte l'adhésion, entraînant le besoin jubilatoire de tout faire péter avec la figure nihiliste par excellence du Joker. Pas un film de super-héros mais un polar noir avec un super-héros disparaissant dans la nuit sur son destrier mécanique.

5 - Into The Wild de Sean Penn
Bouleversant voyage physique et spirituel d'un garçon qui cherche d'abord à comprendre qui il est plutôt que l'image que ses parents voudraient qu'il renvoie. Ode à la nature, sans doute. Mais ode aux rapports humains surtout.

6 - L'Orphelinat de Juan Antonio Bayona
Derrière les codes du film fantastique européen se cache un drame profond sur la difficultés à faire le deuil d'un enfant condamné ainsi que celui de sa propre enfance. Le retour aux Pays Imaginaire final est aussi déchirant que rassurant.

7 - CJ7 de Stephen Chow
Chaplin survit dans le cinéma pour enfant ! Après Les Temps Modernes de Wall-E, c'est au Kid que Stephen Chow rend hommage. Le tout avec une créature extra-terrestre aussi hilarante que bouleversante quand elle revèle les facettes les moins agréables des enfants.

8 - There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson
Naissance d'une Nation dans l'or noir, destruction de toute once d'humanité. Un rouleau compresseur cinématographique, d'une densité narrative et d'une pureté visuelle qui laisse tout tremblant quand arrive le générique de fin.

9 - Two Lovers de James Gray
Comment parvenir, à partir de personnages et de situations déjà vue 50 000 ailleurs, à livrer une histoire d'amour aussi déchirante sur la famille. Ça pourrait être anecdotique, c'est juste une des tragédie les plus fortes vue sur un écran cette année.

10 - No Country For Old Men de Ethan & Joel Coen
Crépuscule des mythes américains, avec un cow-boy poursuivit par un Terminator implacable, observé de loin par un Tommy Lee Jones fatigué.

Mentions spéciale "gros bisous" à trois autres films qui me semblent essentiels : The Mist et sa réflexion ambiguë sur la foi et la monstruosité humaine, John Rambo pour sa démystification du héros et sa boucherie finale, Bons Baisers De Bruges pour son récit de tueurs coincés dans une toile de Jerome Bosh.



Nicolas Bonci 

1 - Speed Racer de Andy & Larry Wachowski


2 - No Country For Old Men de Ethan & Joel Coen
Les Coen atteignent là une quasi perfection dans le rendu du chaos calme, soit le nirvana du cinéma.

3 - Wall-E de Andrew Stanton
Peut-être le film qui va enfin faire comprendre à l'Occident que non, l'animation ce n'est pas que pour les gniards (avec Beowulf l'an passé, ça devrait commencer à faire tilt).

4 - Lust, Caution de Ang Lee
Lee filme deux cow-boys dans une tente, on le couvre d'or. Il illustre une sublime histoire d'amour et de soumission comme métaphore de relations entre deux pays, et c'est à peine si on en parle dans un entrefilet. Peut-être que la grande histoire du XXème siècle est moins importante que les pseudo-révolutions métrosexuelles.

5 - L'Echange de Clint Eastwood
Claque classique et classieuse. Clint.

6 - Pour Elle de Fred Cavayé
On ne sait plus trop comment vous le dire, mais bon, voilà quoi, allez voir ce film et parlez-en à votre maman, sinon c'est moi qui vais le faire.

7 - The Dark Knight de Christopher Nolan
Nolan est et restera Nolan : il ne livre pas vraiment un film de super-héros, pas vraiment un grand film maitrisé (les filtres et les courtes focales ça devient facile des fois), mais il y a toujours cette amour du récit ample, complexe et aux thématiques ambitieuses.

8 - Reviens-Moi de Joe Wright
On n'en attendait pas grand chose après son premier Orgueil et Préjugés, et bim, Wright balance le grand film de guerre romantique qui renvoie Australia à Bout-de-Brousse Creek. Vous comptiez le découvrir en vidéo ? Très bien, mais sachez que ça ne servira à rien.

9 - [Rec] de Jaume Balaguero & Paco Plaza
Un film horrifique qui effraie, on n'avait plus trop l'habitude dites donc. Merci au duo ibérique de rappeler qu'il y a une alternative au fantastique arty et à la boucherie chevaline. Le film que Maîwenn devrait voir à chaque fois que lui prend l'envie d'allumer sa miniDV et d'appeler ses copines.

10 - Nés en 68 de Olivier Ducastel & Jacques Martineau
Ce qui était à l'origine un téléfilm pour Arte est devenue une fresque ambitieuse portant un regard à la fois nostalgique et critique sur les mouvements de l'époque. Quitte à passer trois heures sur le sujet, ce n'est pas plus mal qu'il y ait un discours, du recul, une réflexion sur les passage de relais des luttes générationnelles et un travail sur le récit. Pour ceux qui préfèrent les films en versions statiques et sans point de vue laissant chacun libre d'y jeter tout ce qu'il veut, vous avez toujours Les Amants Réguliers de la maison Garrel.

Mention spéciale à Smiley Face de Gregg Araki.



Guénaël Eveno 

1 - The Dark Knight de Christopher Nolan
Le seul film de l’année qui m’ait véritablement fait décoller. Nolan raconte la tragédie d’un homme de loi (excellent Aaron Eckart) alors que le chaos s’empare de sa ville sous l’identité d’un malade (magnifique Heath Ledger), établissant en filigrane la nécessité de Batman au sein de Gotham. On oublie un peu Bruce Wayne, mais aussi les menus défauts face aux fulgurances de la seconde partie.

2 - No Country For Old Men de Joel & Ethan Coen
Les Coen renouent avec la force brut de Blood Simple en gravitant autour d’un trio d’acteurs surprenants (encore un !). On retrouve les ingrédients des frangins avec un désespoir teinté de nostalgie et une mise en scène qui force le respect.

3 - The Mist de Frank Darabont
Très bon en salle, superbe en noir et blanc ou les défauts de certains effets spéciaux sont gommés pour le meilleur : Nous renvoyer aux grandes heures de Twillight zone, là ou on pouvait encore se servir du genre pour démontrer quelque chose sans que ce quelque chose n’altère la puissance du récit.

4 - Bons Baisers De Bruges de Martin McDonagh
Bruges devient l’enfer des tueurs en séries, celui où chacun finit par se laisser aller à l’introspection. A la fois original, drôle et mélancolique. Le film qui m’a réconcilié avec Colin Farell.

5 - Southland Tales de Richard Kelly
Enveloppé dans la paranoïa, dans l’absurde et la folie d’un système promis à une fin apocalyptique, Southland Tales réalise ce qu’il y’a eu de plus intéressant dans le genre depuis Les Fils de l’Homme et Starship Troopers (dont il reproduit l’utilisation impeccablement appropriée du casting). Vivement le DVD en mars avec les deux versions.

6 - There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson
Un film d’une richesse et d’une évocation visuelle et auditive bluffante porté par la présence impériale de Daniel Day Lewis (oui, je suis fan du cabotinage de la dernière scène).

7 - Soyez Sympas, Rembobinez de Michel Gondry
Il y en a des déclarations d’amour au cinéma, mais celle-là est la plus belle de ces dernières années. Michel Gondry confirme qu’il est le meilleur réalisateur français en activité, et qu’il n’est jamais aussi bon que quand il n’est pas ici.

8 - Into The Wild de Sean Penn
Même si on n'adhère pas forcément au point de vue du héros, on finit par le comprendre et ressentir son besoin de liberté. On en ressort grandi, rempli de questions sur notre société et un peu lessivé par l’émotion du final (et celle que porte la voix d’Eddie Vedder). Du grand cinéma.

9 - L’Echange de Clint Eastwood
Prions pour que Clint vive encore cent ans pour qu’on puisse encore voir longtemps au moins un film comme celui-ci à l’année.

10 - Louise-Michel de Gustave Kervern & Benoît Délépine
Aussi drôle et méchant qu’inspiré, le duo Grolandais ne baisse pas les armes face aux géants du bon goût hexagonal. Ça nous donne le meilleur film français de 2008.



Pierre Remacle 

1 - Wall-E de Andrew Stanton
"Elle et moi; et rien que le vide immense et silencieux pour nous voir, rien que les eaux paisibles de la Mer du Sommeil pour nous entendre." - La Maison Au Bord Du Monde, William Hope Hodgson
Chez Pixar, non seulement on a trouvé la plénitude et la sagesse, mais plus fort encore, on la partage avec tous les spectateurs. Après tout, c'est peut-être ça, l'Humanité ?

2 - [Rec] de Jaume Balaguero & Paco Plaza
Le concept de "film dont vous êtes le héros", c'est bien. Ce concept utilisé d'une manière intelligente, c'est encore mieux. Et la peur ? Ah, la peur... Ça, c'est le bonus.

3 - L'Orphelinat de Juan Antonio Bayona
Le plus grand film de maison hantée depuis La Maison Du Diable, rien de moins. Et c'est un premier film ! Conclusion : on efface tous bien gentiment notre tableau mental, on prend une craie rouge et on écrit en gras le nom à retenir : BAYONA.

4 - Into The Wild de Sean Penn
Allez dans une forêt gelée, en pleine nuit.
Levez les bras au ciel.
Prenez une profonde inspiration.
On a toujours mal quand on respire pour la première fois.

5 - No Country For Old Men de Ethan & Joel Coen
Un titre qu'on se prend comme une rafale de vent du désert en plein visage. Un film-somme. Presque un film-héritage. Estomaquant, au premier sens du terme.

6 – Bons Baisers De Bruges de Martin McDonagh
Un inexprimable spleen noyé dans la bière et dans le sang. On rit en pleurant. On pleure en riant. Et ces nuages, toujours au-dessus de nos têtes. Ces nuages qui ne nous quitteront jamais. Un film ? Plus que ç a: un pays.

7 - Hellboy 2 – Les Légions d'Or Maudites de Guillermo Del Toro
Soyons honnêtes, ça manque de nazis ninjas et de Grands Anciens. Mais après Lovecraft, Del Toro va s'aventurer du côté de Machen. L'âge adulte n'est pas loin.

8 - Louise-Michel de Gustave Kervern & Benoît Délépine
Je n'avais plus autant ri devant un film français depuis... depuis... Ça date de quand, Les Tontons Flingueurs, déjà ?

9 - The Mist de Frank Darabont
There's no school like old school. Oui, on le sait bien. Mais ça ne fait jamais de mal de le prouver, de temps en temps. Darabont, tu nous fais Marche Ou Crève quand tu veux.

10 - The Dark Knight de Christopher Nolan
Résumons-nous : le meilleur acteur d'Hollywood est un gars de 27 ans. Qui est mort. Aussi triste que significatif.



Nicolas Zugasti

1 - Speed Racer de Larry & Andy Wachowski
Les frangins affichent leur profession de foi envers le cinéma avec une sincérité déconcertante et agrémentée d’une richesse visuelle et sensitive qui force le respect. Tout simplement beau.

2 - Filatures de Yau Nai-Hoi
L’ultra surveillance vidéo urbaine, c’est mal mais permet de nourrir un polar made in HK qui ne paye pas de mine et qui laisse admiratif devant sa maîtrise narrative et formelle. Un petit bijou à découvrir d’urgence !

3 - No Country For Old Men de Joel & Ethan Coen
Crépusculaire et flamboyant, un retour aux sources où les Coen digressent sur la mise à mort du cinéma estampillée seventies par celui des eighties (entre autres), qui vous happe et vous hypnotise.

4 - Cloverfield de Matt Reeves
Au-delà du buzz marketing et malgré quelques incohérences, une immersion totale dans un drame intimiste secoué et gravement perturbé par un monstre lovecraftien.

5 - The Dark Knight de Christopher Nolan
Un comic-book movie qui expose la place accordée à ces freaks costumés, qui explore leur dualité/complémentarité et qui au final explose les fondements politiques de la cité. Bon courage au Watchmen de Snyder !...

6 - Solitaire de Greg McLean
McLean transforme un pitch de série Z en un film tétanisant où l’australien poursuit et mène à son paroxysme l’affrontement de l’étranger avec un environnement hostile.

7 - Hunger de Steve McQueen
Un voyage intense et éprouvant au bout de "la course d’endurance" de Bobby Sands. Quand la politisation et l’engagement des images s’affirment avec un minimum de paroles. C’est ce qui s’appelle un putain de premier film !

8 - The Mist de Franck Darabont
Que se soit dans sa version salles ou celle magnifique en noir et blanc présente sur le DVD, Darabont surpasse la nouvelle de King. Un équarrissage de toutes formes de croyance qui vous fera pleurer votre mère.

9 - Pour Elle de Fred Cavayé
La divine surprise de l’année qui faillit pâtir d’une affiche complètement à côté de la plaque. Faut toujours se méfier de l’emballage…

10 - Louise-Michel de Gustave Kervern & Benoît Délépine
Un immense doigt d’honneur réjouissant et qui saisit avec acuité les rouages d’un système condamnant la société à l’agonie.

Mentions spéciales (dit aussi "deuxième top ten" !) : John Rambo, Wall-E, CJ7, Sparrow, [REC], L’Orphelinat, Hellboy 2, Rien Que Pour Vos Cheveux, Death Sentence et Indiana Jones Et Le Royaume du Crâne de Cristal.





   

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