Halloween

Halloween expanded version

Affiche Halloween 2007

Beaucoup de cinéphiles se posent la question de l'utilité du remake, considérant qu'un film leur appartient. Certains montent au créneau hurlant de vive voix au sacrilège avant même le début du tournage.


Au détour d'un forum il arrive même de tomber sur des fanboys limite hystériques analysant la moindre micro-seconde des trailers diffusés de ci de là. A tous les gardiens du temple, je dis "on se calme, les poulets", faire un remake est une affaire de personne et de sensibilité du réalisateur, et c'est là que l'on voit sa capacité à se poser les bonnes questions : que vais-je apporter de nouveau ? Comment proposer une vision différente ?

Evidemment, depuis quelques années, Hollywood connait une vague de remake à tout va, entre les séries TV (Starky Et Hutch, Shérif Fais-Moi Peur...), les films asiatiques (Godzilla, Ring, Ju-on, Kairo...), européens (Ouvre Les Yeux, Les Visiteurs, Taxi...) ou même prochainement de la japanim (Akira, Evangelion...) tournée en live, il est bon de se demander si l'industrie du cinéma ne tourne pas en rond.

A cette question Rob Zombie donne au détour d'une scène d'Halloween une réponse cinglante. Dans celle-ci on y voit un extrait du The Thing From Another World de 1951 et le message pour le spectateur est clair, le remake a toujours existé dans l'histoire du cinéma américain et son utilisation découle de l'approche intellectuelle du réalisateur.

Halloween

Halloween est un remake de l'original de Carpenter, donc difficile de trouver une approche différente sur un film qui a créé les codes d'un genre (le slasher). Partant du pitch original, c'est à dire un tueur en série décime froidement les habitants d'un quartier, Rob Zombie constate qu'Halloween 1978 est un film parfait, limite intouchable et dont les suites ne sont jamais arrivées à égaler l'original. Attendu au tournant, tout scénariste se serait arraché les cheveux à l'idée de toucher à ce monument de peur filmique mais l'évidence est de voir au delà de l'oeuvre et vient alors l'idée de raconter toute l'histoire du jeune Michael Myers sur quasiment la MOITIE du métrage.
Mais quelle moitié ! D'une intensité et d'une tension incroyable, Zombie nous raconte la vie d'un enfant mal aimé dans un environnement familial et sociétal imbibé de sexe et de violence. D'ailleurs tous les personnages voient leurs comportements dictés par le sexe, et à cela, les meurtres de Myers seront un écho à toutes les perversions. Seuls lui et sa soeur gardent une certaine pureté, une quête d'amour qui ne viendra jamais.

Ainsi, après avoir décimé sa famille, l'état du petit Michael ira en empirant et la symbolique du masque est une marque du passage du côté obscur malgré tous les efforts et la patience du Docteur Loomis, son psychiatre jusqu'au jour de l'évasion.

Halloween
Après cette entrée en matière d'une radicalité et d'une sensibilité rare, difficile de constater que la suite du métrage va perdre en rythme et en tension, et pour cause, à partir de l'évasion, Rob Zombie démarre vraiment, à notre grande surprise, le remake. Entendez par là que la trame, les plans, et les personnages sont les mêmes qu'Halloween 1978, comme si le réalisateur nous disait : "Ok, les gars, j'ai tout donné sur la première partie, mais pour le reste tout a été dit". Malgré tout, la mise en scène, les bruitages et les décors apportent un niveau supplémentaire au film de Carpenter jusqu'à ce final dans lequel Rob Zombie se réapproprie le mythe de Michael Myers, façon d'indiquer aux futurs réalisateurs de slashers : "Essayer de faire mieux, maintenant !" 

Bien sur, ce parti-pris va évidemment diviser les foules, d'un côté les nouveaux spectateurs ne connaissant pas l'original seront ravis, quand aux anciens, ils hurleront surement à l'escroquerie passant à côté d'un film pourtant intense et logique au final dans sa forme.

7/10
HALLOWEEN
Réalisateur : Rob Zombie
Scénario : Rob Zombie
Production : Malek Akkad, Patrick Esposito, Andy Gould...
Photo : Phil Parmet
Montage : Glenn Garland
Bande originale : Tyler Bates
Origine :  USA
Durée : 109 min
Sortie française : 10 octobre 2007




   

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