Meneuse de revues #43

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Instant critique par Nicolas Bonci le 13 janvier 2014

Wall strict

On ne va pas se mentir, 2014 démarre moyen moyen niveau ambiance (mais nous vous la souhaitons bonne quand même). Or ça c'était avant qu'on vous partage tous les liens de qualité que papa Noël (l'autre nom d'Internet) nous a laissés au pied du sapin.

LE MÉCHANT QUI N'EST PAS GENTIL DE WALL STREET
"Il y a sous la plume des journalistes français, ces temps-ci, une tendance qui consiste à critiquer les œuvres de cinéma par le prisme de la morale."

Laura-Maï Gaveriaux – Réponse à Pierre Haski sur Le Loup De Wall Street, Rue 89

En effet, Scorsese n'a pas précisé dans son Loup De Wall Street que la drogue, les putes et les arnaques boursières c'est le mal (alors qu'il filme ses personnages pendant trois heures comme ses Affranchis, donc des gangsters). Du coup le Clergé est troublé : "Amoral !", "Ecœurant !", "Machiste !", "Fasciné par les bad boys !"… Scorsese, comme Juan Antonio Bayona l'an dernier avec The Impossible, semble avoir surtout l'énorme défaut de croire ses spectateurs plus intelligents que ses juges. Cela ne changera probablement rien mais Laura-Maï Gaveriaux, philosophe, rappelle dans cette réponse à Pierre Haski quelques essentialités sur l'art, la morale et le commentaire.
Pendant ce temps, Scorsese écrit à sa fille.

Et comme cette année 2014 semble partie sur de bonnes bases, un autre cinéaste subit actuellement un procès, Alex de la Iglesia, dont ses Sorcières De Zugarramurdi essaient de survivre en salles depuis mercredi dernier. Et lui aussi doit se défendre dans une interview pour Première en rappelant ce qu'un collégien est sensé assimiler dès la 6ème, bordel : "Un auteur n’a pas à cautionner le comportement de ses personnages."

Pour clore ce chapitre consacré aux nostalgiques du Code Hays, une petite archive de 31 ans d'âge :

"Dans plusieurs pays, Vigilante sera exploité avec un carton final qui expliquera que le personnage de Robert Forster regrettera finalement ses actes et se livra à la police, etc. Ce sera comme ça dans des endroits comme l'Asie, où les gouvernements exercent le pouvoir avec un poing d'acier. La seule façon de faire accepter le film par la censure de ces pays est de montrer que le gars est pris à la fin. Alors je suis obligé d'écrire ce carton stupide… Vous vous rendez compte qu'on ne peut pas créer quelque chose et laisser les gens le regarder et prendre leur propre décision. Il faut clairement leur exposer la façon dont ils doivent comprendre et penser à la fin. Et ça, c'est réellement grotesque."

William Lustig - Starfix, janvier 1983


OLDIES BUT GOODIES
Depuis le 5 décembre dernier, Ciné-Ressources propose l'intégralité des numéros de Cinémagazine, revue éditée de 1921 à 1935 qui accueillit les plumes de Charles Ford, Marcel Carné, du réalisateur Jean Dréville ou encore de Maurice Bessy, futur scénariste de Julien Duvivier.

Si malgré tout vous êtes en manque de lecture, sachez que les albums annuels de Famous Monsters Of Filmland de Forrest J. Ackerman sont disponibles sur Archive.org. Un joli lot de consolation, car l'intégralité des numéros était disponible il y a encore deux semaines…











MASS EFFECT
La pop culture assimilée, la pop culture re-interprétée, la pop culture libérée !
David Chen de Slash Films explique en vidéo pourquoi Scott Pilgrim Vs. The World est le comic book movie le plus profond jamais produit.
Geek Tyrant relaie la belle sélection de la septième édition de l'exposition Crazy For Cult organisée chaque année par la Gallery 1988 de New York.
De son côté Cultura Inquieta met en avant la photographe Alex Prager dont le superbe travail s'inspire des pulps, thrillers et mélos de l'après-guerre.

Savourons tout ça en musique :

JERRY LEWIS NE PERD JAMAIS

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