Meneuse de revue #28
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- Instant critique par l'ouvreuse le 28 avril 2010
Un pro d'la fête
Cette semaine, Mahomet la sienne, tournée générale.
LES SORTIES DE LA SEMAINE
Mysterious Skin
"Nous voulions toucher un public jeune." (Marie Dupuy d'Angeac, conseillère de programme de France 3 – L'Express)
LOL
"J’ai passé récemment une audition pour le rôle d’un jeune homme qui se prostitue pour financer les soins de sa grand-mère handicapée." (Aineka – Les Cinéastes)
La Grande Catherine
"J'ai pris du plaisir, et si je peux faire un film qui en donne aux autres, c'est cool […] Mais vraiment excitant, pas le film arty à la 'Attention, je suis un auteur français, ne me confondez pas avec un pornographe !'." (Gaspar Noé – Mad Movies)
L'Homme Qui Gravit Une Colline Et Descendit Une Montagne
"Vous êtes un "I'm a man", et vous baisez des grosses connasses." (Coline Serreau à Akhenaton – Des Mots De Minuit)
Le Ruban Blanc
"Le langage [de Hit Girl] est ordurier et les valeurs [du film Kick Ass] ne sont pas correctes, on n’y trouve pas la grâce salvatrice des victoires des super-héros traditionnels qui ne versent pas le sang." (John Morrissey, porte-parole de l’Australian Family Association – Premiere.fr)
Comment Réussir Quand On Est Con Et Pleurnichard
"Nous devons avertir Matt [Stone] et Trey [Parker] que ce qu'ils font est stupide et qu'ils finiront probablement comme Theo Van Gogh." (Abu Talhah al Amrikeeilsur – Revolutionmuslim.com)
LE TWIT QUI PIQUE
LA PROPHÉTIE AUTO-RÉALISATRICE
"De la même manière, juger de la perception des films dont j’ai eu l’occasion de parler par les américains serait hasardeux. Mais je pense qu’il était intéressant justement de faire cette étude à partir de mon point de vue après la phase de recherche. Car si j’ai pu omettre ou me tromper sur certains faits, ou aspects du sujet, mes erreurs seront le reflet, je crois, des erreurs que la plupart des français commettent à l’égard des Etats-Unis".
Olivier Rollin - Il Était Une Fois Le Cinéma
Conclure un dossier d'une vingtaine de pages sur le cinéma américain en expliquant que les approximations et fantasmes colportés à propos de ce cinéma américain depuis les années 80 font partie intégrante de l'étude ici présente en tant que "reflet des erreurs des français", c'est une manière polie de dire au lecteur qu'il a perdu son temps ?
Autant se nommer "Il sera plusieurs fois le même cinéma".
LA SECONDE ATTAQUE SOURNOISE ENVERS CATHERINE BREILLAT
South Park 14x2 – The Tale Of Scrotie McBoggerballs
GA BUZZ O MEUH
Dans l'actualité urbano-virtuelle de la semaine, le buzz des soupapes culturelles alternatives raisonne dans la carcasse métallique de l'Iron Man 2. Les promoteurs du nouveau film de Jon Favreau réussissent le triple exploit d'imposer une campagne marketing agressive, de faire oublier le non-évènement qu'était le premier opus de la franchise, le tout sans déclencher les fièvres et réflexes de marginalisation chez les insubordonnés de circonstance toujours prêts à brandir leur VHS de Pocahontas face au premier blockbuster venu (quand ils n'en sont pas les premiers portes paroles, tout fiérots de twitter leur electronic press kit).
Doté d'un plan promo moins important, Avatar avait drainé plus de quatorze millions de spectateurs dans l'Hexagone. Si l'on en croit les propos tenus par tous les spécialistes il y a à peine quelques semaines sur la corrélation marketing/affluence, il semble absolument improbable que Iron Man 2 ne finisse pas à moins de vingt millions d'entrées/France.
LA DÉBANDE-ANNONCE DE LA SEMAINE
Aïe.
GODARD SÉLECTIONNÉ À CANNES : HOMMAGE BIS
LE NÉGATIF DE LA SEMAINE
Plongeons une critique dans le bain du subjectif et tirons-en son contraire en retouchant quelques mots.
Camping 2 par l'anti-Eric Loret (Libération)
"Il y a quelque chose de délicieusement louche dans les films d’Onteniente. Rien de vulgaire ni de beauf comme s’en débarrassent généralement les aveugles pressés. L’affiche (la même à peu près que pour le premier épisode) dit tout : des personnages posés comme des pantins sur le sable, asservis à un concept aussi géant qu’hétérogène à la réalité, à savoir le "camping".
Puisque, sous ses airs de plein air, le film est un huis clos. Onteniente y désarticule sans vergogne acteurs et situations, met à jour le fil blanc de la mécanique comique, le tire jusqu’à la douleur. Avec Camping 2 comme avec Disco, on a le sentiment d’assister à un autre film que celui qu’on regarde. Le traitement visuel est ainsi beaucoup plus virtuose que ne l’exige habituellement le genre, ce qui produit une sorte de rire triste, lesté de désillusion ou d’un sentiment de perte. On a d’un côté le cinéma (ouverture à la Demy, entre autres, avec travelling aérien et chorégraphie des piétons) et de l’autre ses idoles déboulonnées, dont Mylène Demongeot en poupée hagarde, à couettes et à contretemps d’un Brasseur sursautant comme à l’aide d’un commutateur. Le tout fait un discours sur l’homme en mode Bossuet : 'La nature d’un composé ne se remarque jamais plus distinctement que dans la dissolution de ses parties'."
LES MERVEILLES DE TIM BURTON
South Park 14x5 – 200
Serait-ce à la suite de cet épisode que le service marketing de Louis Vuitton fit parvenir cette note à ses collaborateurs du site cannois : "Even though this year the president of the jury is Tim Burton, no mention of it should be done on the LV website" ?
LE CHUTIER
- Le marketing viral chez Pixar (qui rappelle celui de Watchmen)
- Et dire que les borgnes commencent seulement à nous expliquer que la 3D ne servira à rien.
- A qui aurait-il fallu offrir ce livre ?
- Et si dans South Park for real on met Mahomet for real, c'est cause de menace de mort aussi ?
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